Aller au contenu

Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et cet imprévu d’images. C’est probablement cela, avec René, qui séduisit le plus.

La deuxième partie (Poétique du christianisme) est peut-être la plus intéressante. Voulant prouver la vérité de la religion par sa beauté, l’auteur essaye d’y montrer que le christianisme est plus favorable à la poésie et à l’art que le paganisme. Au début de ce chapitre, quelques traces de l’ancienne critique scolaire, comme cette assertion qu’il est moins difficile de faire les cinq actes d’Œdipe roi que de créer les vingt-quatre livres d’une Iliade, et que « Sophocle et Euripide étaient sans doute de beaux génies, mais au-dessous d’Homère et de Virgile ».

Il a ensuite la hardiesse, et peut-être l’imprudence, de comparer, deux par deux, les œuvres et les personnages de la littérature antique et de la moderne : Ulysse et Pénélope d’Homère, Adam et Ève de Milton ; le Priam de l’Iliade et le Lusignan de Zaire ; Andromaque, ou la mère, de l’Iliade, et Gusman, ou le fils, d’Alzire, etc. L’antiquité, dans ces comparaisons, me semble avoir trop d’avantages. Il rapproche Didon et la Phèdre de Racine, cette « chrétienne réprouvée » et préfère celle-ci, et il a sans doute raison ; puis il compare Polyphème et Galatée à Paul et Virginie, et donne la palme au couple de Bernardin de Saint-Pierre ; et certes nous le voulons bien. Mais, d’autre part, il fait un parallèle entre Virgile et Racine, et visiblement préfère Virgile. Alors ?

Partout