Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/193

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règlent les mouvements des astres » et dont les autres « gardent les mille chariots de guerre de Sabaoth » ou « veillent au carquois du Seigneur » ? Que nous font « les patriarches assis sous des palmiers d’or, les prophètes au front étincelant de deux rayons de lumière…, les docteurs tenant à la main une plume immortelle » ? Il y a un endroit où « sont cachées les sources des vérités incompréhensibles au ciel même : la liberté de l’homme et la prescience de Dieu… Là surtout s’accomplit, loin de l’œil des anges, le mystère de la Trinité ». Nous voilà bien avancés ! « Imploré par le Dieu de mansuétude et de paix en faveur de l’Église menacée, le Dieu fort et terrible fit connaître aux cieux ses desseins pour les fidèles. Il ne prononça qu’une parole. » Mais l’auteur ne nous dit pas laquelle.

Il est également incapable de nous peindre un ciel matériel et un ciel immatériel. Ce qu’il trouve de mieux est ceci : « Le souverain bien des élus est de savoir que ce bien sans mesure sera sans terme ; ils sont incessamment dans l’état délicieux d’un mortel qui vient de faire une action vertueuse et héroïque, d’un génie sublime qui enfante une grande pensée, d’un homme qui sent les transports d’un amour légitime ou les charmes d’une amitié longtemps éprouvée par le malheur. » — L’auteur en vient à écrire des phrases comme celle-ci : « Le Christ redescend à la table des vieillards, qui présentent à sa bénédiction deux robes nouvellement