des archevêques ; il redevenait l’auteur du Génie
du christianisme jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire jusqu’au lendemain matin. Le soleil se levait plus beau ; il remettait la fleur à sa boutonnière, sortait par la porte de derrière de son enclos, et retrouvait joie, liberté, insouciance, coquetterie, désir de conquête, certitude de vaincre de une heure jusqu’à six heures du soir. Ainsi, dans les années du déclin, il passait sa vie, et trompa tant qu’il put la vieillesse.
Une de celles qui l’y aidèrent le mieux fut Hortense Allard (en 1843 madame de Méritens), l’auteur des Enchantements de Prudence, où elle raconte en effet ses « enchantements », qui sont ses amours. La bonne George Sand y mit en 1873, pour une édition nouvelle, une préface admirative. C’est qu’Hortense Allard est, comme elle l’écrit elle-même, une femme qui « suit en liberté son cœur, et qui place dans sa destinée l’amour et l’indépendance au-dessus de tout. » George Sand la loue de ceci : « Elle ne s’accuse ni ne se vante d’avoir cédé aux passions. Elle les regarde comme une inévitable fatalité dont il faut subir les douleurs et dont on doit apprécier les bienfaits. » Autrement dit, c’était une femme fort galante. Intelligente d’ailleurs et très agréable ; très écriveuse aussi, et qui avait la rage d’être la maîtresse ou l’amie des hommes célèbres ; idéaliste, humanitaire, et, vers la fin, saint-simonienne ; qui dut être délicieuse tant qu’elle fut à peu près jeune, et probablement intolérable ensuite. (Lisez sur elle André Beaunier dans Trois amies de Chateaubriand.)
Chateaubriand