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Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/108

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par honte ; j’affectai de mépriser la politesse que je ne savais pas pratiquer.

Il y arrive à peu près, mais non entièrement. Madame d’Épinay dit de lui dans ses Mémoires : « Il est complimenteur sans être poli ». Combinaison bâtarde. Le contraire serait plus digne d’un sage.

Il réforme son costume :

Je quittai, dit-il, la dorure et les bas blancs ; je pris une perruque ronde ; je posai l’épée ; je vendis ma montre en me disant avec une joie incroyable : Je n’aurai plus besoin de savoir l’heure qu’il est.

Il ne veut plus de cadeaux et devient très ombrageux sur ce point. Cela ira, comme on le voit cinquante fois dans sa correspondance, jusqu’à la susceptibilité la plus maladive. Il est vrai que Thérèse continuera à en recevoir, mais à l’insu de Jean-Jacques.

Il quitte l’excellente place de caissier qu’il avait chez le fermier-général Francueil, moitié (car il explique loyalement les deux motifs) parce que l’emploi était trop assujettissant et ne lui donnait que du dégoût, moitié parce que « ses principes ne se pouvaient plus accorder avec un état qui s’y rapportait si peu ».

Et, pour gagner sa vie, il s’établit copiste de musique (à dix sous la page, un peu plus que le tarif ordinaire). — Et il n’a pas fait ce métier en passant, durant une seule saison, le temps d’éton-