Rousseau affirme ensuite que l’inégalité est beaucoup moindre dans l’état de nature où les hommes vivent épars et n’ont qu’un « minimum » de besoins, et il conclut ainsi sa première partie :
Après avoir montré que l’inégalité est à peine sensible dans l’état de nature, et que son influence y est presque nulle, il me reste à montrer son origine et ses progrès… et à considérer les différents hasards qui ont pu perfectionner la raison humaine en détériorant l’espèce, et rendre un être méchant en le rendant sociable.
Et il ajoute (ce qui n’est point inutile) que ce ne sont d’ailleurs que des « conjectures ».
La deuxième partie est une large esquisse de l’histoire politique de l’humanité. Elle commence par ce passage à effet :
Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez aveugles pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ! etc.
Après ce coup de tam-tam, il revient en arrière, reprend l’histoire humaine où il l’avait laissée, et poursuit la lamentable énumération des odieux progrès de l’humanité.