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Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/333

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rope, l’univers entier, — et particulièrement Grimm, madame d’Épinay, Diderot, Hume, d’Alembert, et tous les philosophes, — Choiseul à leur tête.

(Dans la réalité, les philosophes avaient commencé par le traiter assez bien, et même avec ménagement comme un « original » et comme un malade ; puis avaient commencé à le trouver insupportable et, quand il s’était déclaré publiquement leur ennemi, avaient fini par le détester et par le regarder comme un fou malfaisant : voilà tout ; et il est vrai que c’était déjà quelque chose, mais rien d’imprévu, d’extraordinaire ni de mystérieux.

Quant aux persécutions prétendues qu’il énumère en les dramatisant, vous remarquerez que presque toutes s’expliquent par la curiosité du public à son endroit et le soin que prenait la police de le protéger contre cette curiosité. — Les marchandises qu’on lui vend moins cher qu’aux autres, c’est un souvenir déformé d’une attention délicate de madame de Luxembourg qui, sachant Thérèse dépensière, avait recommandé à l’épicier de Montmorency de lui diminuer ses mémoires, se chargeant de la différence… Et ainsi, je crois, du reste.)

« On » conspire contre lui. Qui encore, « on » ? « Ces messieurs », c’est-à-dire les philosophes, la « secte philosophique ». — « Ces messieurs » ! Jean-Jacques traite les philosophes exactement comme les « libéraux », plus tard, traiteront les jésuites. Il écrit dans le deuxième Dialogue :