Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/172

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chez son frère Boileau le greffier. La comtesse de Pimbêche, c’était la comtesse de Crissé, attachée à la maison de la duchesse douairière d’Orléans, et vieille plaideuse connue pour sa manie. La « pauvre Babonnette », celle qui emporte les serviettes du buvetier du Palais, c’était la femme du lieutenant criminel Tardieu, celle que Boileau placera dans sa dixième satire. Perrin-Dandin à sa lucarne rappelait un vieux juge bizarre du temps du feu roi Louis XIII, un monsieur Portail, conseiller au Parlement, dont Tallemant des Réaux nous dit :

Il était fort homme de bien, mais fort visionnaire. Il avait retranché son grenier et y avait fait son cabinet et ne parlait aux gens que par la fenêtre de ce grenier.

Et l’éloquence solennelle et ridicule de l’Intimé et de Petit-Jean aidé par le souffleur, c’était l’éloquence de beaucoup d’avocats d’alors, comme on le peut voir dans les Historiettes de Tallemant, au chapitre Avocats.

L’avocat Galant, après avoir divisé son plaidoyer, commençait toujours par ce vers :

Has meus ad metas currat oportet equus.

Un autre disait : « Messieurs, cette pauvre femme n’a pas de pain, que les Grecs appellent [Grec : ton arton]. (Ceci doit être inventé, mais je n’en suis pas sûr.) L’avocat La Martellière commença un plaidoyer pour l’Université contre les jésuites par la bataille de