Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/235

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Je ne dis que ce que je dis, et ce n’est pas moi, comme vous le pensez bien, qui méconnaîtrai la force et la vérité d’Iphigénie et de Mithridate. Mais enfin on sent qu’entre ce décor et Mithridate ou Iphigénie, entre ce décor et ces vers d’Iphigénie, par exemple :

Mon respect a fait place aux transports de la reine,

ou bien :

Vous n’avez pas du sang dédaigné les faiblesses,

il n’y a pas de profonde disconvenance. Mais il me semble qu’il y en aurait, ou que du moins on en pourrait apercevoir, entre ce décor et certains cris d’Hermione, de Roxane et de Phèdre. Ces cris auraient fêlé les girandoles sur les guéridons d’or et d’azur.

Et c’est pourquoi Mithridate et Iphigénie me semblent les deux seules tragédies auxquelles se puissent appliquer, avec quelque apparence peut-être de justesse, les vers de Voltaire sur ces amoureux que l’Amour « croit des courtisans français » — et aussi les éternelles railleries de Taine, dont c’était la manie de ne voir dans les tragédies de Racine qu’une reproduction de Versailles, par exemple ce passage des Nouveaux Essais de critique et d’histoire :

Mettez (dit-il après avoir parlé de l’Achille grec), mettez en regard le charmant cavalier de Racine, à