Page:Lemaître - La Comédie après Molière et le Théâtre de Dancourt, 1903.djvu/226

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trat de mariag’e, ne peiiL-on faire un bail de cœur à certaines clauses (1) ? » — Mlle de Kermonin, se voyant trompée par le financier Farfadet, est prise de vapeurs ; et les plaisanleries grasses d’aller leur train : « Je me donne au diable, fait l’Olive, si ce sont des vapeurs. C’est une lille qui va devenir mère, ne vous y trompez pas… Tachez de reporter cela jusque chez vous, Mademoiselle, courage ! » — Elle avance sur son temps, cette Mlle de Kermonin (qui s’appelle tout bonnement Nicole et qui est la sœur d’un laquais) : elle donne déjà aux hommes les petits noms que les petits journaux mettent dans la bouche de nos contemporaines : « Tu croyais donc me jouer impunément, vieux singe (2). »

Et aux fêtes nocturnes du Cours, c’est encore là qu’on s’amuse ! Cyno’dor, le diable de la danse, préside au bal masqué. Un y prend des grisettes pour des dames de consétjuence et des bourgeois pour des seigneurs. Cela mêle et rapproche les classes. — Cynœdor conte une de ses— farces : « Je m’avisai, sur hi lin du bal, de dérober une mule à chaque dame qui s’avisa de s’asseoir sur l’herbe ; je les rendis ensuite à l’aventure ; la plupart des chaussures furent dépareillées, et cela lit faire de mauvaises conjectures (3). » — Le « divertissement » rappelle en vers sautillants quelques autres menues histoires :

Assis près de sa femme,
Un avocat au Cours,
Méconnaissant la dame,
Lui conta ses amours.

(1) La Foire Saint-Germain, 25.

(2) Id., 30.

(3) Les Fêtes nocturnes tin Cours, 3.