Page:Lemaître - Les Contemporains, sér1, 1898.djvu/293

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GUY DE MAUPASSANT

Dois-je, avant à parler de M. Guy de Maupassant, m’excuser auprès du lecteur, qui a sans doute des mœurs, m’entourer de précautions oratoires, affirmer que je n’approuve point les faits et gestes de Mme Bonderoi ou de M. Tourneveau ni l’indulgence visible du conteur à leur égard, et n’insinuer qu’il a quelque talent qu’après avoir fait sévèrement les réserves les plus expresses sur la nature des sujets qu’il préfère et des gaîtés qu’il nous procure — oh ! bien malgré nous ? Ou bien faut-il prendre des airs, comme Théophile Gautier dans une préface connue, conspuer les pudeurs bourgeoises, les vertus rances et les chastetés suries, déclarer que les gens convenables sont toujours laids et font d’ailleurs des horreurs dans l’ombre, proclamer le droit de l’artiste à l’indécence et dire sérieusement que l’art purifie tout ? Ni l’un ni l’autre. Je n’ai pas à morigéner M. de Maupassant, qui