Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/123

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LE PÈRE MONSABRÉ

On fait de temps en temps la découverte de Notre-Dame. Il y a, j’en suis sûr, quantité de Parisiens qui ne passent pas une fois l’an devant la merveilleuse basilique. La vie est ailleurs. Notre-Dame, énorme et mystérieuse, dort son sommeil de pierre et de longs souvenirs, dans son îlot, loin du Paris agité et grouillant. Le clergé même a presque abandonné la vieille église trop grande, où tiendraient trois ou quatre églises modernes. À peine y murmure-t-on quelque messe dans un recoin perdu. La forêt de piliers et d’arcades où nichèrent Quasimodo, ce hibou, et la Esmeralda, cette mésange, la grande maison de Dieu et du peuple où priaient les foules ingénues et violentes, où se déroulaient la fête des Rois et la fête des Fous, appartient au silence, à la solitude, au passé. Ce n’est plus qu’un monument historique, un témoin des siècles. Celui qui, étant entré là le matin, s’en va