Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/139

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traces de scolastique, comme lorsque l’orateur nous dit que la confession est à la fois, pour le prêtre, un pouvoir, un honneur, un privilège et un droit, et qu’il nous explique chacun de ces quatre termes. Franchement, c’est là une analyse sans intérêt et qui ne porte que sur des mots. Peut-être y a-t-il là une légère affectation, et qui, d’ailleurs, n’est pas toujours désagréable, d’érudition théologique et de science traditionnelle. De même, le Père abuse un peu des citations de saint Thomas. Dans sa première conférence il éprouve le besoin de l’invoquer pour nous dire que la pénitence est à l’âme ce que la médecine est au corps. La pensée n’a pourtant rien d’extraordinaire : l’orateur aurait pu, je crois, trouver cela tout seul, et on ne dérange pas un saint pour si peu !

La forme est ample, majestueuse, un peu emphatique par endroits. Je sais bien que l’optique de la chaire, dans une aussi vaste basilique, exige, comme l’optique du théâtre, une sorte de grossissement ; mais la mesure me paraît quelquefois dépassée. L’orateur a trop d’apostrophes à la façon de Bossuet :

« Onction de la vérité, sages conseils, prescriptions salutaires, pressez-vous sur mes lèvres, » etc. — Il a trop, à mon goût, de solennelle phraséologie oratoire, de formules guindées : « Cette conclusion n’est pas le fruit de mon interprétation privée. J’estimerais peu les efforts que j’ai faits pour l’obtenir si je ne me sentais appuyé par l’interprétation unanime de dix-huit siècles, » etc. — Il a des façons violentes et hyperbo-