Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de bonheur les diverses allures des prêtres dans leurs relations avec le siècle et nous montrer des abbés Bournisien (Madame Bovary) et des abbés Blampoix (Renée Mauperin) ; mais le prêtre chez lui et dans son for intime, le prêtre à l’église et dans la vie ecclésiastique, le prêtre dans ses rapports avec ses confrères et avec ses supérieurs, voilà ce qu’on ne nous avait point fait voir encore, parce qu’en effet cela est très difficile à connaître.

Pour être un bon peintre des mœurs cléricales, il me semble qu’il faudrait réunir au moins trois conditions. D’abord il faudrait avoir vécu longtemps avec des membres du clergé. Il serait excellent d’avoir été élevé par un curé, d’avoir été enfant de chœur, familier avec les choses d’église et de sacristie. On saurait comment se comporte un prêtre chez lui et avec ses confrères ; on se serait imprégné de leurs façons ; on les aurait vus au naturel ; car, n’étant qu’un enfant, et un enfant destiné au sanctuaire, on ne les aurait pas gênés et ils vous auraient laissé tourner autour de leurs plus intimes réunions. L’idéal serait donc d’avoir été neveu de curé. Et il serait presque indispensable d’avoir continué ses études, dans un collège ecclésiastique et même d’avoir passé quelques mois au grand séminaire ou tout au moins d’y être allé voir pendant quelque temps ses anciens compagnons.

La seconde condition, ce serait, après avoir vécu à l’église, à la sacristie et au presbytère, d’en être sorti. Il est absolument nécessaire, pour concevoir nettement