Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/85

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de ma bouche et de mes lèvres, ce fut certainement Héloïse qui témoigna le plus d’appétit. Je ne sais encore comment j’ai pu sauver quelque chose de ma fatale beauté des emportements de son amour. Oui, mes enfants, Héloïse de Saint-Pétulant m’adora et me le prouva d’une façon farouche. C’était une superbe personne qui avait une demi-tête de plus que moi, des chairs à la Rubens, une crinière fauve comme celle des lions et des hanches d’un rebondi impertinent, etc.

Tout le Silvestre des contes est dans ces quelques lignes, sauf les plaisanteries et les imaginations d’apothicaire ou d’égoutier, dont je ne donnerai point de spécimen. Et puis… et puis, comme dans ses vers, c’est toujours la même chose. J’ai rencontré des gens que cela n’amusait pas énormément. D’autre part, le conteur n’y met, je pense, aucune espèce de prétention. IL n’y a donc pas lieu de s’arrêter plus longtemps sur cette partie de son œuvre.


III

Mais il est intéressant de chercher comment le poète raffiné des Renaissances a pu écrire tant d’histoires faites pour divertir Panurge, et comment des ouvrages si absolument différents sont partis de la même main.

Comme rire me semble bon, dit M. Silvestre dans les Contes grassouillets, je laisse courir ma plume aux incon-