Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/121

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d’Islande sont deux romans dont la simplicité exigerait, pour être analysée et définie, un trop difficile effort, et je n’ai voulu que montrer comment les trois premiers romans de Loti, ces œuvres rares, préparaient ces deux chefs-d’œuvre.


V

Je garde une inquiétude. Je crains de n’avoir pas su rendre l’impression que ces livres font sur moi, et je crains aussi qu’on me reproche de n’avoir cherché à rendre que cette impression. On me dira : « Tous ces romans de Loti sont bien négligemment composés. » Est-ce ma faute, si je n’en souffre point ? — Ou bien : « Ne trouvez-vous point quelque bric-à-brac et quelque verroterie dans cet exotisme, trop de rêva-rêvas, de colliers de soumaré, de palétuviers, de cholas, de diguhelas ? Nous ne pouvons point contrôler ces peintures ; cette abondance de détails ne se rapporte à rien de ce que nous connaissons… » Dirai-je que j’ai cet enfantillage, de trouver des charmes au mystère de ces mots ? Du reste, il n’y en a pas tant. — Ou bien : « La nature, dans ces romans, n’accable-t-elle pas un peu l’homme ? C’eût été l’avis de M. Saint-Marc Girardin. N’y voudriez-vous pas un peu plus de psychologie ? » Pourquoi ? J’en trouve tout autant qu’il m’en faut, et j’y trouve celle qui y devait être. — « Mais que ne dites-vous, par exemple, que Pierre