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LES CONTEMPORAINS

OCTAVE FEUILLET[1]

Je ne pourrai jamais dire beaucoup de mal des romans de M. Octave Feuillet. Ils m’ont fait tant de plaisir entre quinze et dix-huit ans que je leur en garde une reconnaissance éternelle et qu’il m’est encore difficile de les juger aujourd’hui en toute liberté. Il fallait bien que Sibylle fût charmante puisqu’elle me charmait si fort, et que Marguerite Larroque fût adorable puisque je l’adorais. Et quant à Bathilde de Palme, elle me troublait jusqu’aux moelles. Rien ne me semblait plus beau, plus noble, plus passionné et plus élégant que ces histoires d’amour. Ces sveltes amazones rencontrées dans les bois, si capricieuses et si énigmatiques ; ces jeunes hommes si beaux, si tristes et si prompts aux actes héroïques ; ces vieilles châte-

  1. Le Roman d’un jeune homme pauvre ; Histoire de Sibylle ; Bellah ; la Petite Comtesse ; Monsieur de Camors ; Julia de Trécoeur ; les Amours de Philippe ; le Journal d’une femme ; Un mariage dans le monde ; Histoire d’une Parisienne ; la Veuve ; la Morte (chez Calmann Lévy).