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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/19

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feront peut-être aimer ta pauvre mère romanesque… Tu apprendras peut-être d’elle que la passion et le roman sont bons quelquefois avec l’aide de Dieu, qu’ils élèvent les cœurs, qu’ils leur enseignent les devoirs supérieurs, les grands sacrifices, les hautes joies de la vie… — Je pleure, c’est vrai, en te le disant ; mais il y a, crois-moi, des larmes qui font envie aux anges !


II

Vous vous les rappelez, ces premiers romans de M. Octave Feuillet : le Roman d’un jeune homme pauvre, l’Histoire de Sibylle et plus récemment, par un heureux retour à la manière de ses débuts, le Journal d’une femme ? Quelles amours ! quelles croyances ! quels enthousiasmes ! quelles aventures ! quelles élégances physiques et morales ! Et quels jolis voyages à travers le pays bleu !

Maxime est beau, spirituel, instruit, excellent cavalier, habile à tous les sports, noble, fier, héroïque ; et, s’il se fait appeler Maxime Odiot, il s’appelle aussi Maxime de Champcey d’Hauterive. Dans ces conditions-là ce n’est rien d’être pauvre. Il entre comme intendant chez les Larroque, et tout de suite il trouble profondément Mlle Marguerite. Mais cette jeune fille, horriblement malheureuse d’être riche et craignant toujours qu’on n’en veuille à sa dot, le traite avec la dernière impertinence. En vain il expose sa vie une première fois pour sauver le chien favori de l’orgueil-