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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/209

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son tour. « C’est un esprit auquel il faut de l’emploi », disait fort justement son précepteur le P. Pelletier. Joignez à cela les exercices physiques, la danse, la paume, l’équitation, la chasse, à laquelle il paraît dès lors s’adonner furieusement. Ici se placent deux de ces anecdotes que recherchaient Bouvard et Pécuchet méditant une Vie du duc d’Angoulême. Un jour, il donne tout son argent à deux paysans ruinés par les recors. En revanche et avec plus d’entrain, j’en suis sûr, il défend contre une émeute un procureur fiscal.

À quinze ans il vient à Paris faire sa révérence au roi, se rend à Saint-Maur auprès de sa mère, « qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de voir souvent », et va rejoindre son père dans son gouvernement de Dijon, où il complète ses études. Il revient à Paris, entre à l’Académie royale, qui était une sorte d’École militaire, et commence à aller dans le monde, à l’hôtel de Condé et à l’hôtel de Rambouillet, où il rencontre une foule de jolies personnes et notamment cette touchante Marthe du Vigean dont il devient quelque peu amoureux. Pourquoi, sur ces amours, M. le duc d’Aumale nous renvoie-t-il à Victor Cousin ? N’a-t-il point d’autres documents ?

M. le Prince avait d’ailleurs fixé le nombre et la durée des visites que le duc d’Anguien pouvait faire à sa mère. Mais la princesse, blessée par ces prescriptions, peut-être aussi trouvant que son fils « ne faisait pas d’assez bonne grâce son compliment aux