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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/263

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III

Je vous prie de croire que je ne fais point Ouf ! en arrivant au bout de la liste. Je ne la trouve point trop longue. J’ai pourtant ajouté, chemin faisant, deux ou trois têtes, je crois, au « blanc troupeau des femmes » de M. Jacquinet, et j’aurais pu en ajouter d’autres. Mais alors le troupeau eût été une armée.

On a vu quelle vie et quelle variété. Autres remarques, à l’aventure, et dont il ne vaudra toujours pas la peine de tirer les conséquences. Toutes, sauf une ou deux, ont été d’aimables et bonnes créatures : vous n’en pourriez dire tout à fait autant des écrivains de l’autre sexe. Il est vrai aussi que plus de la moitié de ces femmes excellentes n’ont pas été des femmes vertueuses et que les… indépendantes sont plus nombreuses, en proportion, parmi les femmes auteurs que parmi celles qui n’écrivent point. Je n’en conclus rien contre la littérature. On n’en pourrait tirer une conclusion que si les femmes dont il s’agit faisaient toutes métier d’écrivain ; mais (sauf, si vous voulez, Mmes de Graffigny, du Bocage et Riccoboni, qui sont négligeables), la femme de lettres proprement dite n’apparaît guère que de notre temps. Il ne me semble pas, du reste, que ni leur sexe ni la littérature ait gagné grand’chose à cet avènement.

La plupart (et c’est heureux) n’ont point fait pro-