Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/344

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comme s’il était de Montmartre. » On s’arrête comme devant un bateleur : « C’est un beau gars, et joliment adroit ; » et l’on passe.

Mais quelquefois on revient. Ce faiseur de tours en vaut la peine. Dans les portraits littéraires que j’esquisse, je ne cherche qu’à reproduire l’image que je me forme involontairement de chaque écrivain, en négligeant ce qui, dans son œuvre, ne se rapporte pas à cette vision. Or il arrive souvent que l’écrivain y gagne ; mais il y perd aussi quelquefois. Je crois que M. Richepin y perd. Il est supérieur à l’image que je vous ai, malgré moi, présentée. Ce masque s’applique assez exactement sur lui ; mais par endroits il craque. M. Richepin n’est pas un bateleur qui se hausse par moment jusqu’à être poète ; c’est un poète qui fait trop volontiers les gestes d’un bateleur. Il n’était que loyal de vous en avertir.