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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/362

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sourire. Il est antipaïen et antigaulois. Il a, ce qui est presque toujours la marque d’une éducation chrétienne, le goût de la chasteté. Vous trouverez chez lui, assez souvent, un vif ressouvenir de la foi catholique de son enfance. Il est, comme j’ai dit, en face de l’amour et de ses drames, aussi grave que M. Dumas fils. Et c’est pourquoi ce disciple de Stendhal, c’est-à-dire du plus détaché des analystes, a exprimé un jour, dans la plus éloquente de ses études, une si ardente sympathie pour l’auteur de la Visite de Noces. En somme, le baudelairisme, le renanisme et le beylisme sont des habitudes et des goûts de son esprit, peut-être aussi des acquisitions préméditées d’un artiste qui s’est donné pour tâche de refléter et de porter en lui l’âme d’une certaine époque littéraire. Mais le fond de son cœur et de son être, c’est, je pense, un très douloureux souci de la vie morale, l’impossibilité de s’en tenir aux plaisirs de la curiosité et de la spéculation. Armand de Querne après son « crime d’amour », c’est exactement M. Paul Bourget ; et de Querne, c’est bien le Ryons de M. Dumas fils — moins l’esprit.


IV

Tous ces caractères de sa critique, vous les retrouverez dans les romans de M. Paul Bourget, avec quelque chose de plus peut-être.

D’abord, cette curiosité d’une espèce particulière,