Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sculpture des poses, des lassitudes, des absorptions… Le tableau la frappa surtout des confessions élancées de femmes qui, debout…[1] » — «… Des adorations d’hommes et de femmes à quatre pattes…[2] » — « Et je ne voyais qu’une sauvage et toute brute idolâtrie, un peu de la ruée de l’Inde sous une idole de Jaggernat[3]. » — « Un mur de colère, gâché de couleurs redoutables, plaquait au fond l’avalanche et le précipitement des damnés…[4] » — « Sur l’escalier se faisait l’ascension lente et balancée, la montée sculpturale des Romaines…[5]. » — « Leurs femmes étaient là… immobilisées… dans un arrêt qui hanchait[6]. »

Notons, pour finir, l’emploi presque continuel, dans le récit, de l’imparfait au lieu du passé défini, l’imparfait ayant quelque chose d’indéterminé et prolongeant l’action pour nous permettre de la mieux voir et de la suivre.

Je crois avoir indiqué et expliqué les principales affectations de MM. de Goncourt. Ils ont « des sens délicats et poètes[7] ». Ils s’évertuent à rendre leur style adéquat à leurs sentiments et à leurs sensations : ils trouvent que la langue ordinaire, telle qu’elle est établie par l’usage même de grands écrivains, y est

  1. Madame Gervaisais, p. 34.
  2. Ibid., p. 91.
  3. Ibid., p. 100.
  4. Ibid., p. 50.
  5. Ibid., p. 86.
  6. Ibid., p. 30.
  7. Ibid., p. 110.