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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/240

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cet excellent cuistre, et s’il l’avait considéré avec moins d’antipathie et plus de sérénité. Moi, les Astier-Réhu ne me sont point si odieux. Il peut y avoir de la bonhomie et il y a toujours de la candeur dans leur pédantisme et dans leur étroitesse d’esprit… Enfin, n’en parlons plus.

De même, quand la sèche et sifflante Mme Astier l’attend à la fin pour lui jeter sa haine à la figure et pour lui apprendre que, s’il est arrivé à l’Académie, c’est qu’elle s’en est mêlée (… Et elle précisait les détails de son élection, lui rappelait son fameux mot sur les voilettes de Mme Astier, qui sentaient le tabac, malgré qu’il ne fumât jamais… « un mot, mon cher, qui vous a rendu plus célèbre que tous vos livres »), je cherche quel intérêt peut avoir une personne si fine à désespérer et à chasser d’auprès d’elle un mari qui ne serait rien sans elle, il est vrai, mais sans qui elle serait moins encore. Et, si vous répondez que la colère l’emporte, je m’étonne donc qu’elle se possède si bien dans tout le reste du livre. Ou bien alors, je demande comment il se fait que cette femme si avisée et qui a tant de pouvoir sur son mari ne l’ait pas empêché, à tout prix et par tous les moyens, d’intenter le risible procès où doit sombrer une considération dont elle a sa part. Là encore j’ai des doutes.

Et j’en ai de plus sérieux encore sur la vraisemblance de l’aventure d’Astier-Réhu et d’Albin Fage. M. Alphonse Daudet m’allèguera celle d’Émile Chas-