Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tion et par patriotisme, un noble étant intéressé plus qu’un autre au maintien des coutumes et au salut de la cité. Liberalis, un peu naïf, admire le grand prêtre, mais conserve des craintes. Cethegus, chef des démagogues, le hait par bassesse de nature et « parce qu’un prêtre est un aristocrate comme un autre » et que « la morale, le bien, la vertu sont encore des restes de prêtrise ». Le plat Tertius lui-même, « organe d’un bon sens superficiel », est irrité « parce qu’il ne déteste rien tant que l’imagination ». « Je vous le dis, conclut Voltinius, une cité est perdue quand elle s’occupe d’autre chose que de la question patriotique. Questions sociales, religieuses, sont autant de saignées faites à la force vive de la patrie. — Titius : Oui, on meurt par le fait de trop vivre, comme par le fait de ne pas vivre assez. — Voltinius ; Albe, je crois, mourra par le gâchis. — Titius : On va bien loin avec cette maladie. »

Nous sommes maintenant dans le vestibule du temple de Diane. Antistius distribue aux pauvres la viande des victimes, ce qui fait gronder les employés du temple. Les Herniques amènent cinq esclaves pour être sacrifiés à la déesse : Antistius délivre les prisonniers ; mais ses sacristains les immolent à son insu. Une mère dont l’enfant est malade lui offre de l’argent : « Garde tes offrandes… Oses-tu croire que la divinité dérange l’ordre de la nature pour des cadeaux comme ceux que tu peux lui faire ? — Quoi ! dit la mère, tu ne veux pas sauver mon fils ? Mé-