Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/337

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n’est pas triste ?… Vive l’Éternel !.. L’idéal existe… Heureux les simples !…

Ce drame sera expressément écrit pour la Comédie-Française, et le rôle du Pape sera joué par M. Coquelin aîné.

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Le roman de M. Paul Bourget s’appellera Péché d’Islande. Pourquoi ? On ne sait pas. Robert d’Ancelys, flétri par les turpitudes de la vie de collège, puis régénéré par un crime d’amour, n’aura plus pour principe d’action que la religion de la souffrance humaine. Et alors il se donnera pour mission d’avoir pitié des femmes blessées, et surtout d’être le dernier amant de celles qui approchent de l’âge où l’on n’en a plus. Il étendra sa miséricorde sur trois femmes à la fois. L’une demeurera rue de Varennes, l’autre au Parc Monceau, la troisième aux Champs-Élysées ; et toutes trois ressembleront à des portraits de Botticelli ou de Léonard de Vinci. Et Robert les consolera doucement — oh ! si doucement ! — mais elles voudront être aimées, non consolées ; et puis elles ne comprendront pas qu’il en console trois en même temps. Mais lui ne comprendra point qu’elles n’aient pas compris, et ce sera très subtil, et tous les quatre s’écrieront : « Oh ! la cruelle énigme ! » Et il y aura un grand appareil d’analyse psychologique, et comme une trousse de chirurgien étalée ; et, dans les appartements et dans les écuries, un grand confort anglais.