Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/95

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tains mots (blême et suffocant) ne soient peut-être pas d’une entière propriété et s’accordent mal avec la « langueur » exprimée tout de suite avant :

  Les sanglots longs
  Des violons
    De l’automne
  Blessent mon coeur
  D’une langueur
    Monotone.

  Tout suffocant
  Et blême, quand
    Sonne l’heure,
  Je me souviens
  Des jours anciens,
    Et je pleure.

  Et je m’en vais
  Au vent mauvais
    Qui m’emporte
  De çà, de là,
  Pareil à la
    Feuille morte.

(Mais, j’y pense, la douceur triste de l’automne comparée aux longs sanglots des violons, c’est bien une de ces assimilations que l’auteur du Traité du verbe croit avoir inventées. Or, me reportant à ce mystérieux traité, j’y vois que les sons o et on correspondent aux « cuivres glorieux », et non pas aux violons : que ceux-ci sont représentés par les voyelles e, é, è, et par les consonnes s et z, et qu’ils tradui-