boutons, une boîte à timbres et douze encriers. Mais vous n’y découvrirez ni une carafe de Gallé, ni un émail de Soyer, ni une statuette de Rodin.
Ô le médiocre et le banal étalage ! Nos gentilshommes eurent pourtant, autrefois, de l’initiative et du goût en ces matières. Mais la noblesse est morte, monsieur. Et il n’y a plus que des roturiers comme moi qui conçoivent quel élégant déclin elle aurait pu avoir si elle avait voulu.
* * * * *
Paris, 1er décembre.
Je suis, je vous assure, un démocrate respectueux et doux ; je voudrais aimer tout le passé de la France, tous ses rois, toute sa vieille noblesse. Comme je cherche ce qu’il put y avoir de vertu et de désintéressement chez quelques-uns des hommes qui firent la Terreur, ainsi je serais bien aise qu’on me montrât ce qu’il y eut, sans doute, chez les émigrés, de générosité et de loyalisme. Mais les faits se permettent souvent de résister à nos plus pieux désirs, et c’est une impitoyable chose que l’histoire.
M. Ernest Daudet continue sa curieuse histoire de l’émigration. Après l’avoir prise par sa fin, il revient à ses commencements et nous donne un