Page:Lemaître - Les Contemporains, sér6, 26e mille.djvu/106

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messe tous les jours à sept heures ; lecture de la Bible ; leçon de grammaire ; lecture de l’histoire de France ou de l’histoire ancienne ; le soir, après dîner, quelques vers des fables de La Fontaine ; puis la prière en commun accompagnée d’une petite méditation improvisée à haute voix. » — À dix ans, on le met dans une petite pension, à Lyon. Il s’y ennuie et, la seconde année, il s’en échappe. On le met alors au collège de Belley, chez les Pères de la Foi. Il s’y trouve bien et y fait de passables études, purement littéraires, et à l’ancienne mode.

Après le collège, il revient vivre à Milly, lisant au hasard, se promenant, chassant, rêvant. Dans les intervalles du rêve, « il remplit de ses escapades amoureuses, nous dit M. Deschanel, les pentes du Vergisson et du Solutré. Qu’on y applaudisse ou qu’on le regrette, il était, comme le roi Henri, un vert galant. Le peu qui restait des belles de ce temps-là dans les vallées du Mâconnais en savaient bien que dire, naguère encore. » Il passe ses hivers à Mâcon ou à Lyon, sous prétexte d’y faire son droit, et y mène, autant qu’il peut, joyeuse vie. Il apprend le violoncelle et la flûte ; il apprend l’anglais et l’italien. Pour se distraire, il envoie des vers à l’Académie de Besançon, à l’Athénée de Niort, à l’Athénée d’Avignon, aux Jeux floraux de Toulouse, — et ne remporte aucun prix. Puis, il se fait recevoir membre de l’Académie de Saône-et-Loire (je vous rappelle que ces choses se passent longtemps avant les chemins