Page:Lemaître - Les Contemporains, sér6, 26e mille.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

eûtes raison de vous entêter dans un rêve qui vous a rendu, vous, si noble, si bon et si grand ! Je relis les vers que vous écrivîtes, un jour, pour votre tombe :

  Placez à mon côté ma plume :
  Sur mon front le Christ, mon orgueil ;
  Sous mes pieds mettez ce volume ;
  Et clouez en paix le cercueil.

  Après la dernière prière,
  Sur ma fosse plantez la croix ;
  Et, si l’on me donne une pierre,
  Gravez dessus : J’ai cru, je vois.

  Dites entre vous : « Il sommeille ;
  Son dur labeur est achevé » ;
  Ou plutôt dites : « Il s’éveille ;
  Il voit ce qu’il a tant rêvé. »
 . . . . . . . . . . . . . . . .

  Ceux qui font de viles morsures
  À mon nom sont-ils attachés ?
  Laissez-les faire ; ces blessures
  Peut-être couvrent mes péchés.
 . . . . . . . . . . . . . . . .

  Je fus pécheur, et sur ma route,
  Hélas ! j’ai chancelé souvent ;
  Mais, grâce à Dieu, vainqueur du doute,
  Je suis mort ferme et pénitent.

  J’espère en Jésus. Sur la terre
  Je n’ai pas rougi de sa loi ;