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qu’un minimum de charges. Chez nous, à l’heure présente, avec les impôts monstrueux que nous avons et le service obligatoire, il n’est vraiment pas assez sûr que l’État rende aux particuliers l’équivalent de ce qu’il leur prend. Il leur doit donc du retour. Il en doit surtout aux classes populaires. L’État n’est point quelque chose d’aussi abstrait qu’on le dit. L’État, c’est la communauté. Tous doivent aide et protection à tous. Il faut seulement que cette protection ne soit point oppressive de la liberté individuelle, et serve même à la développer.

Le philosophe Izoulet a trouvé cette formule : « L’individu comme principe et comme fin ; l’État comme moyen. » Voilà peut-être l’idéal nouveau.

M. Paul Deschanel semble de cet avis. Il oppose très heureusement, à l’« association forcée » qu’est le socialisme, les associations libres. Il pense que l’État doit les favoriser, tout en les laissant libres en effet. J’ai peur que la forme et la mesure de l’intervention de l’État ne soient assez difficiles à fixer dans de telles conditions. Mais en cherchant bien…

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M. Paul Deschanel cherche, travaille, progresse, apprend, ose de plus en plus. Né d’un vieux sang républicain et très pur ; muni des meilleures « humanités » ; formé à la fois par la fréquentation du monde, par l’étude de l’histoire et de l’économie