Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cenée de la taille. Et des artifices de détail sont venus compléter ce premier artifice. On a augmenté le relief des contours par le corset et, suivant les temps, par les paniers et la tournure, ou, au contraire, par le fourreau qui bride les cuisses. Sans compter les manches à gigot qui amincissent encore la taille, ou les hauts talons faits pour jeter le buste en avant et pour imposer aux mouvements du corps une gêne qui révèle mieux les formes. D’une façon générale, la femme a été à la fois considérablement amplifiée — et coupée par le milieu.

Vous voyez les effets de cette division. L’unité du corps féminin étant rompue, on ne l’embrasse plus aussi facilement d’un seul regard ; mais nos yeux sont tour à tour attirés sur les deux parties qui le composent et, dans chaque partie, sur les proéminences. En somme, la ceinture telle que l’entendent nos contemporaines, non plus souple et commode comme chez les femmes antiques, mais totalement déformatrice du corps, et jusqu’au renversement des proportions de la cage thoracique, divise résolument la femme en deux — pour localiser notre attention.

Bref, la toilette féminine est devenue, essentiellement, expressive du sexe.

Elle est sans doute restée décorative dans le détail de ses ornements — où la « décoration » prend d’ailleurs, de plus en plus, un caractère de curiosité archéologique. C’est ainsi que, depuis vingt