res. » Les mots soulignés dans ce passage l’ont été par Marceline elle-même. — En 1838, le ménage Valmore est venu jouer à Milan. Marceline écrit à Pauline Duchambge : « Je t’envoie comme un sourire mon premier chant d’Italie. Leurs voiles, leurs balcons, leurs fleurs m’ont soufflé cela, et c’est à toi que je le dédie. Venir en Italie pour guérir un coeur blessé à mort d’amour, c’est étrange et fatal. » Le mot « amour » a été effacé dans le texte original, et cette rature est étrangement expressive. Deux mois plus tard, les Valmore sont sur le pavé de Milan, abandonnés, avec leurs deux petites filles, par un impresario en faillite. Marceline écrit à sa confidente : « Valmore a horriblement souffert ; mais il ne se consolera jamais de ne nous avoir pas fait voir Rome. » Puis, sans autre transition : « Et moi, sais-tu ce que je regrette de cette belle Rome ? La trace rêvée qu’il y a laissée de ses pas, de sa voix si jeune alors, si douce toujours, si éternellement puissante sur moi. » C’est elle-même encore qui souligne. « Je ne demanderais à Rome que cette vision ; je ne l’aurai pas. » Il, c’est « l’autre », celui qui est parti et n’est pas revenu.
J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes,
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.