mes. — Mais, tout cela, M. Hermant le signifie avec trop de violence, et par des traits d’une convention par trop folle. Si bien que, lorsqu’il sort de l’opérette pour rentrer dans la comédie et redevient sérieux pour réconcilier tant bien que mal le duc et la duchesse, nous n’y sommes plus du tout. Cette pièce, où abondent l’observation la plus fine et l’imagination la plus farce, souffre de la plus déconcertante duplicité de ton. C’est là son seul défaut ; mais il est, j’en ai peur, rédhibitoire.
M. Henri Lavedan a fait un tour de force charmant. Il nous a donné,
dans la même quinzaine, Catherine et le Nouveau Jeu, c’est-à-dire
la comédie la plus effrontément attendrissante et vertueuse, et la
plus effrontée peinture de mauvaises mœurs amusantes. Et le plus
fort, c’est que, dans l’une et l’autre entreprise (j’en suis persuadé
pour ma part), il a été également sincère ; j’entends qu’il a également
suivi son goût et contenté son cœur et son esprit. Car il y a chez
lui un fonds de candeur intacte, une âme « vieille France », des restes
sérieux de bons principes, d’éducation religieuse et provinciale, un
penchant aux attendrissements honnêtes, et qui ne craint même pas un
rien de banalité, tant il est certain de sauver tout par la grâce.
Mais en même temps M. Lavedan est un observateur pittoresque, aigu,
hardi, et qui se grise volontiers de sa propre hardiesse ; un