Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/30

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sion à son aventure. J’en avais conclu, assez raisonnablement, que cette aventure était ignorée de Valmore. Mon impression, c’est que, si Marceline se confessa à son mari, comme l’affirme M. Lacaussade, ce fut plus tard, et après 1839. Aussi bien, à partir de cette date, on ne trouve plus, dans la Correspondance intime, trace de ces querelles jalouses. Valmore a cessé de trouver étrange l’ardeur de certains vers de sa femme. Il ne s’en inquiète plus, parce qu’il est fixé. Est-ce que je me trompe ?

Petite remarque, non tout à fait insignifiante, je crois : — La seconde fille de Marceline, née en 1821, qu’on appelait Ondine et que Sainte-Beuve dut épouser, s’appelait en réalité Hyacinthe. Vous avez vu que c’était un des prénoms de Latouche. J’en conclus que, plus de dix ans après son abandon, Marceline gardait à son séducteur un sentiment qui n’était point de la haine. Si l’on pouvait savoir à quelle époque elle changea le nom d’Hyacinthe en celui d’Ondine, on saurait peut-être, du même coup, la date de la guérison de son pauvre coeur. Ne le pensez-vous pas ?

Enfin, j’ai reçu de M. Benjamin Rivière, l’éditeur de la Correspondance intime, une lettre fort intéressante :

« Vous ne me faites pas le reproche d’avoir mis Marceline nue devant les siècles » ; je vous en suis reconnaissant.

« Si la correspondance que j’ai publiée m’avait appartenu, j’aurais hésité à la faire paraître. Mais elle