Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/320

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mis en songeant que vous auriez pu vous taire ; j’ose à peine concevoir la signification, écrasante pour moi, qu’on eût donnée à ce silence ; et je vous remercie de m’avoir épargné une si rude épreuve. Peut-être, seulement, eût-il fallu écrire : « un silence qui pourrait être attribué par quelques-uns… » et non : « qui pourrait être attribué aux yeux de quelques-uns ». Mais je ne veux plus perdre mon temps à corriger vos fautes de grammaire, et j’arrive à un point plus intéressant.

Vous assurez que vous n’avez contre moi nulle rancune. « Pas un instant, dites-vous, je n’ai supposé que M. Lemaître ait voulu, comme l’ont insinué quelques médisants, se consoler sur l’œuvre d’un jeune (c’est vous qui soulignez) de l’échec de la Bonne Hélène et de l’Aînée devant le comité de la Comédie-Française. »

Permettez-moi une rectification, puis une réflexion.

Il est bien vrai que la Bonne Hélène a été refusée par le comité, l’un de ces Messieurs ayant dit que, si l’on recevait cet ouvrage blasphématoire, il n’oserait plus jouer la tragédie. Mais je ne leur ai pas laissé le plaisir de recevoir l’Aînée à correction. Ils faisaient de telles têtes que je m’en suis allé sans achever ma lecture. Je pense d’ailleurs, en toute simplicité, que ni l’Aînée ni la Bonne Hélène n’en valent moins pour cela, de même que, pour avoir été reçue avec acclamation, Frédégonde n’en vaut