Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/332

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pusillanime, cruel par terreur, et c’est Septime Sévère ; l’esclave chrétienne, et c’est Blandine. — Et voici la fâcheuse couleur locale. Æmilia n’hésite pas à interpeller Blandine en ces termes :

 . . . . . . . . . . Blandine, prends ma stole,
  Et me l’apporte !… Eh bien, à quoi rêves-tu, folle ?…
  Blandine ?… Va chercher ma stole bleue !

Et, plus loin, ivre de Dezobry, M. Jules Barbier ne craint pas de prêter à une certaine Phydile ces propos audacieusement « panachés » de latin et de français :

                                       Devine
  Ce qui me plaît, à moi, dans mes dix-huit peplum ?
  Car j’en ai dix-huit !… oui !… C’est le linteolum Cæsicium, ainsi nommé, parce qu’il s’ouvre
  Sur la poitrine, — là ; jusqu’en bas, — et découvre,
  En suivant les contours du sein comme cela…

Or, nous voyons que l’énigmatique et silencieuse esclave Blandine est aimée d’un jeune charpentier, nommé Ponticus. Elle lui dit : « Veux-tu de moi pour sœur ? » Il lui répond : « Non, pour femme ! » Sur quoi elle lui donne rendez-vous, la nuit prochaine, à l’assemblée des chrétiens, dans le propre temple de Rome et d’Auguste. Le médecin Alexandre doit conduire à cette même assemblée Attale et Æmilia, qui sont curieux de savoir ce que c’est que ces chrétiens. Et nous nous disons que le jeune Pon-