d’Otto lors de son précédent voyage en France. Elle avait d’abord envoyé la note au prince, qui répondait simplement que « cela regardait le baron Issachar ».
Quant à la vicomtesse Moreno, une assez grande dame, fort galante, venue de Marbourg à Paris, un mois auparavant, avec Otto, elle s’était installée, ainsi qu’il convenait à la maîtresse d’un prince, dans le plus bel appartement de l’hôtel Continental. Huit jours après, Otto partait pour Londres, après avoir donné à la vicomtesse un bijou de vingt-cinq louis, mais sans régler la note de l’hôtel. Bref, il l’avait laissée en panne, et fort empêtrée. Une réclamation qu’elle lui avait adressée était demeurée sans réponse. Et, dans sa détresse, elle avait recours à son « vieil ami » le baron. Une note de trois mille francs était jointe à sa lettre.
Issachar paya les deux factures. Mais, lorsque Otto débarqua à Montclairin, toujours bon garçon et de bonne humeur, il y eut dans l’accueil que lui fit le baron une réserve et un excès de respect qui ne présageaient rien de bon pour qui connaissait notre homme. Il n’eut avec son hôte royal aucune des demi-familiarités concertées qu’il était si fier de se permettre autrefois