Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/17

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pour augmenter la difficulté de ma tâche.

—… Sais pas du tout ce que vous voulez dire, murmurait Otto.

Mais déjà, d’un mouvement affectueux, Hermann tendait la main au prince Renaud, un grand garçon dégingandé, au front vaste et aux yeux très beaux, qui, balbutiant un peu, semblait chercher une phrase et finit par dire doucement :

— Je te plains, mon pauvre Hermann.

— Merci, mon cher cousin, fit simplement le prince héritier. Et merci d’être venu : cela a dû te coûter un véritable effort.

Renaud s’éloigna, l’allure à la fois dédaigneuse et inquiète, comme un homme déshabitué de ces cérémonies. Au lieu de l’uniforme de gala auquel il avait droit, il portait un habit de cour tout uni et très sec et paraissait un peu gêné maintenant d’une simplicité de costume qui faisait tache parmi toutes ces chamarrures.

Au moment où Renaud passait devant la double rangée des demoiselles d’honneur de la princesse royale :

— Vous n’avez pas l’air de vous amuser beaucoup, monseigneur, chuchota derrière lui une voix de femme.