sans doute à un peu de tapage, il inclinait à des indulgences dont il sentait confusément l’imprudence et la folie. Mais c’était plus fort que lui : la vue de cette douairière avait toujours pour effet d’éveiller dans le tréfond ignoré de son âme de prince il ne savait quel incoercible instinct de révolutionnaire, presque de clubiste et de barricadier.
Cependant le récit de la vieille dame avait exalté le petit Wilhelm :
— Papa, dit-il, ce sont des méchants. Il faut les tuer, tous ! tous !
L’enfant tremblait de frayeur et de colère. Hermann le regarda d’un air d’indicible douleur et répondit doucement :
— Mais mon chéri, si tu veux qu’on les tue, c’est donc que tu es aussi méchant qu’eux ?
L’avorton, dépité, éclata en sanglots. Hermann l’embrassa, le caressa, mais sans parler : les mots tendres qu’il cherchait ne lui venaient pas…
La princesse fit signe à la gouvernante d’emmener l’enfant.