— Laissez-moi, Otto ; laissez-moi, je vous prie.
Elle s’échappa, erra de nouveau par les galeries, puis fut à la chapelle, où elle tomba tout en larmes sur son prie-Dieu.
Elle priait, et, tout en priant, elle pleurait de désespoir et de haine. Elle eût voulu tenir cette fille qui lui prenait son mari, la faire souffrir, l’étrangler de ses mains… Puis, elle eut honte d’être jalouse comme une femme. Allait-elle donc se venger à la façon d’une bourgeoise trahie ? Il s’agissait de bien autre chose : de sauver le prince et l’État… Oui, mais l’État et le prince, qui donc les mettait en péril ? Elle, cette fille, toujours elle ! Et, rassurée sur la dignité de ses propres sentiments, croyant haïr surtout dans la maîtresse de son mari une criminelle publique, Wilhelmine méditait, en priant, d’impitoyables vengeances…
C’est à ce moment qu’Hermann entra dans la chapelle. D’un effort rapide, elle leva sur lui des yeux sans larmes. Il paraissait si malheureux, cet homme dont la pensée lui était ennemie, qu’elle en eut pitié. Elle se souvint qu’elle l’avait aimé et s’aperçut qu’elle l’aimait toujours : « Il est aveuglé, mais sa folie