Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/67

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été en te délaissant. Et ta maladie est la même que celle dont se meurt ta demoiselle d’honneur dans son honnête famille… Et tu ne sais pas tout… Moi non plus, du reste… Il n’y a que la police secrète, les usuriers et les proxénètes de cette bonne ville qui connaissent entièrement mon délicieux frère… »

Il quitta brusquement la princesse Gertrude. Il venait d’apercevoir, à l’autre extrémité du salon, Otto et Frida de Thalberg. Leur entretien semblait animé ; lui, ricanant, son grand nez penché sur la nuque fauve et les épaules lactées de la jeune fille ; elle, le sourcil froncé et rougissante un peu.

Otto l’avait rejointe au moment où elle gagnait une des portes qui donnaient sur la terrasse :

— Permettez-moi de vous accompagner, mademoiselle.

Surprise, elle s’était arrêtée. Et lui, toujours avec son ricanement :

— Vous ne sortez plus ? Vous avez peur de moi ?

Il se dandinait sur ses longues jambes, cherchant un sujet de conversation, et, se rappelant l’incident de l’après-midi :