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les médaillons

« Ma foi, dit-il, j’ai tort ! et, réflexion faite,
J’étais un malappris d’interrompre leur fête.
Ils se trouvent bien là : qu’ils y restent ! Et vous,
Rassurez-vous, beau-père, et gardez vos gros sous !
C’est vrai, je n’ai pas su comprendre votre fille,
Mais j’aurais dû sauver l’honneur de la famille
En me taisant au moins, comme fait tel et tel.
Messieurs les Citoyens de l’Olympe immortel,
Prenons congé. Bonsoir. C’est l’heure de la soupe. »
Ainsi dit le boiteux ; et la divine troupe,
Le jugeant un peu fou, sortit en clabaudant.
« J’ai là, se dit Neptune, un gendre accommodant.
Mais pourquoi ce tapage alors, et ces histoires ? »
Et le Dieu regagna, de ses promptes nageoires,
Sa grotte cristalline où fleurit le corail.


Vulcain fut à Lemnos et reprit son travail.
Tant que dura la nuit, muet, sans savoir presque
Ce qu’il fiiisait, armé d’un marteau gigantesque,
Sur l’enclume sonore il frappa comme un sourd.