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au jour le jour

Si, dans un mètre pur liant les mots sonores,
Je chante l’univers où tu t’es reflété,
Et l’amour, plus divin qu’un ciel semé d’aurores,
Inspire mon cantique, ô Dieu de la beauté !

Si, tout m’apparaissant par le côté de l’ombre,
Je m’écrie : « Oh ! mourir, ou n’être jamais né ! »
Si l’âpre désespoir surgit dans mon cœur sombre,
Berce, endors, doux Seigneur, ce cœur abandonné.

Si jamais, âme en fleur d’un beau corps habitante.
Une vierge m’enchaîne à ses yeux de velours.
Dieu du très doux Spencer, de Pétrarque et de Dante,
Incline-la vers moi. Roi des saintes amours…

1877.