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les médaillons

Et c’était une causerie
Adorable et vide, où parfois
Le rire en claire sonnerie
Couvrait le murmure des voix.

Rougeurs d’aube, blancheurs de cygnes
Baignaient mes yeux ; et l’ondoiement
Des belles formes curvilignes
M’enlaçait invisiblement.

Hostiles aux fermes pensées,
Des langueurs filtraient sous les cils.
Au froufrou des robes froissées
J’oubliais les rythmes virils.

Au souffle des jeunes poitrines
Inquiètes sous le corset,
Au charme des voix féminines
Mon faible cœur s’amollissait ;

Et le parfum des chevelures.
Subtil, à l’air tiède mêlé.
Endormait les rimes futures
Aux coins de mon cerveau fêlé...