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LE PARDON.

GEORGES. Si ! tu penses à quelque chose. Je le vois, j’en suis sûr… Je sens bien que tu as toujours l’esprit ailleurs… Tiens, hier soir, au théâtre… c’était pourtant très gai… eh bien, tu faisais une figure !

SUZANNE. Tu te trompes, je me suis beaucou}> amusée.

GEORGES. En dedans, alors ?

SUZANNE. Cela tient peut-être à ce que j’avais déjà vu la pièce. Nous allons au théâtre presque tous les soirs.

GEORGES. Dame, qu’est-ce que nous ferions de nos soirées, ici, en tête à tête ? Tu n’as pas tant de distractions, d’ailleurs.

SUZANNE. Je me passerais bien de celle-là, si tu voulais.

GEORGES. Non. Il est excellent que nous sortions, et le plus possible. Seulement, je l’avoue, je voudrais que lu eusses l’air de t’amuser un peu plus. Pourquoi faisais-tu cette figure ?

SUZANNE. Mais…

GEORGES. A cause du sujet de la pièce, n’est-ce pas ? Il clail question d’un mari… Eh ! ma pauvre enfant, de quoi veux-tu que nous parlent les vaudevillistes ? C’est la vieille gaieté française, ça… Si on ne venait pas là pour oublier, il y aurait toujours une bonne moitié de la salle qui n’oserait pas rire… Pourquoi ne rinis-fu pas ? Je riais bien, moi !