Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 2.djvu/268

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habitants, car on distribuait chaque jour au peuple l’eau par mesure.

12. Alors les hommes, les femmes , les jeunes gens et les petits enfants, vinrent en foule trouver Ozias, et lui dirent tout d’une voix :

13. Que Dieu soit juge entre vous et nous ; car vous nous avez attiré ces maux, n’ayant pas voulu parler de paix avec les Assyriens ; et c’est pour cela que Dieu nous a livrés entre leurs mains.

14. Ainsi nous demeurons sans secours, et la soif nous fait périr malheureusement devant leurs yeux.

15. C’est pourquoi assemblez maintenant tous ceux qui sont dans la ville, afin que nous nous rendions tous volontairement au peuple d’Holoferne.

16. Car il vaut mieux qu’étant captifs nous vivions au moins, et bénissions le Seigneur, que de mourir, et être en opprobre à tous les hommes, en voyant nos femmes et nos enfants périr ainsi devant nos yeux.

17. Nous vous conjurons aujourd’hui devant le ciel et la terre, et devant le Dieu de nos pères, qui se venge de nous selon la grandeur de nos péchés, de livrer incessamment la ville entre les mains d’Holoferne, et de nous faire trouver une mort prompte par l’épée, au lieu de cette mort lente que la soif qui nous brûle nous fait souffrir.

18. Après qu’ils lui eurent parlé de la sorte, il se fit de grands cris et de grandes lamentations dans toute l’assemblée ; et pendant plusieurs heures ils crièrent tout d’une voix à Dieu en disant :

19. Nous avons péché avec nos pères, nous avons agi injustement, nous avons commis l’iniquité.

20. Ayez pitié de nous, parce que vous êtes bon, ou vengez nos crimes, en nous châtiant vous-même ; et n’abandonnez pas ceux qui vous confessent, à un peuple qui ne vous connait point.

21. Afin qu’on ne dise pas parmi les nations : Où est leur Dieu ?

22 Et quand, lassés à force de crier et de pleurer, ils se turent,

23. Ozias se levant ayant le visage baigné de larmes, dit : Ayez bon courage, mes frères, et attendons encore pendant cinq jours la miséricorde du Seigneur.

24. Peut-être qu’il apaisera sa colère, et qu’il glorifiera son nom.

25. Si, ces cinq jours étant passés, il ne nous vient point de secours, nous ferons ce que vous avez proposé.



Origine et vertu de Judith. Elle apprend ce qu’Ozias avait dit. Elle mande les anciens, et leur en fait des reproches. Elle ranime leur courage. Ils lui disent de prier. Elle annonce qu’elle va sortir pour exécuter un dessein qu’elle médite.


1. Et il arriva lorsque Judith, veuve, eut appris ces choses, laquelle était fille de Mérari, fils d’Idox, fils de Joseph , fils d’Ozias, fils d’Élaï, fils de Jamnor, fils de Gédéon, fils de Raphaïm, fils d’Achitob, fils de Mclchia, fils d’Énan, fils de Nathanias, fils de Salathiel, fils de Siméon, fils de Ruben :

2. (Son mari fut Manassé, qui mourut au temps de la moisson des orges ;

3. Car il pressait ceux qui liaient les gerbes dans un champ ; l’ardeur du soleil lui donna sur la tête, et il mourut dans Béthulie , sa ville, et il fut enseveli avec ses pères.

4. Il y avait déjà trois ans et demi que Judith était restée veuve de lui.

5. Elle s’était fait au haut de sa maison une chambre secrète, où elle demeurait enfermée avec ses servantes.

6. Et ayant un cilice sur ses reins, elle jeûnait tous les jours de sa vie, hors les jours de sabbat, de la nouvelle lune, et des fêtes de la maison d’Israël.

7. Elle était parfaitement belle ; et