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Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 2.djvu/530

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Ce livre est appelé par les Latins Ecclesiasticus, et en notre langue l’Ecclésiastique. Ce mot vient du grec, et signifie celui qui prêche, ou le Prédicateur, à l’imitation de celui de Salomon, que l’on nomme l’Ecolésiaste. L’auteur de ce livre, comme nous l’apprend son traducteur grec, est Jésus, dit fils de Sirach, pour le distinguer de plusieurs autres Juifs qui ont porté ce nom. Cet auteur, après s’être appliqué pendant toute sa vie avec un zèle tout particulier à la lecture des livres saints, entreprit cet ouvrage, et le composa en hébreu. Saint Jérôme assure que de son temps il en avait vu un exemplaire sous le nom de Paraboles et de Proverbes : mais il s’est perdu, et celui que quelques auteurs modernes ont dit avoir vu n’est sans doute qu’une version faite en hébreu sur le texte grec qui nous reste ; et ce texte grec est l’ouvrage du petit-fils ou de l’arrière-petit-fils de ce Jésus, fils de Sirach, dont on ignore le nom. Les uns le nomment Jésus, comme son aïeul, et lui attribuent sans trop de fondement la prière du dernier chapitre de ce livre. D’autres lui donnent le nom de Joseph. Ce Juif, quel qu’il soit, dit lui-même dans son prologue. qu’étant allé en Égypte, la trente-huitième année, sous le règne de Ptolémée Évergète, il y trouva un exemplaire de Jésus, son aïeul, et qu’il jugea à propos de le traduire en grec, afin d’en procurer la lecture aux Juifs qui ignoraient l’hébreu. On croit que Jésus, fils de Sirach, auteur de ce livre, a été l’un des septante interprètes de l’Écriture, et qu’il a vécu quelque temps après Simon, fils du souverain pontife Onias, dont il fait l’éloge au chap. L, v. I. Ce grand-prêtre Onias vivait l’an du monde 3800, deux cents ans ou environ avant Jésus-Christ :ainsi la trente-huitième année du règne de Ptolémée Évergète II, temps auquel le traducteur et petit-fils de l’auteur de ce livre vint en Égypte, tombe en l’an du monde 3873, selon la chronologie de Vitré.




ON peut voir dans la loi, dans les prophètes, et dans ceux qui les ont suivis, beaucoup de choses très-grandes et très-sages, qui rendent Israël digne de louange pour sa doctrine et pour sa sagesse, puisque non seulement les auteurs de ces discours ont dû être très-éclairés, mais que les étrangers même peuvent par leur moyen très-habiles à parler et à écrire. C’est cette manière que Jésus, mon aïeul, après s’être appliqué avec grand soin à la lecture de la loi et des prophètes, et des