Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 3.djvu/471

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nière si barbare, mais rendez honneur à la sainteté de ce jour, et révérez celui qui voit toutes choses,

3. Ce malheureux leur demanda s’il y avait dans le ciel un Dieu puissant qui eût commandé de célébrer le jour du sabbat.

4. Eux lui ayant répondu : C’est le Dieu vivant, et le puissent Maître du ciel, qui a commandé qu’on honore le septième jour,

5. Il leur répondit : Je suis aussi moi-même puissant sur la terre, et je vous commande de prendre les armes pour exécuter les ordres du roi. Il ne put pas néanmoins exécuter ce qu’il avait résolu.

6. Ainsi Nicanor, dans ce comble d’orgueil où il était, avait fait dessein d’élever un même trophée de Judas et de tous ses gens.

7. Mais Machabée espérait toujours avec une entière confiance que Dieu ne manquerait point de lui envoyer son secours.

8. Et il exhortait ses gens à ne point craindre l’abord de ces nations, mais à repasser dans leurs esprits les assistances qu’ils avaient reçues du ciel, et à espérer encore présentement que le Tout-Puissant leur donnerait la victoire.

9. Leur ayant aussi donné des instructions tirées de la loi et des prophètes, et les ayant fait encore ressouvenir des combats qu’ils avaient auparavant soutenus, il leur inspira une nouvelle ardeur.

10. Après avoir relevé ainsi leur courage, il leur représenta en même temps la perfidie des nations, et la manière dont elles avaient violé leur serment.

11. Il les arma donc tous, non de boucliers et de dards, mais avec des paroles et des exhortations excellentes, et leur rapporta une vision très-digne de foi, qu’il avait eue en songe, qui les combla tous de joie.

12. Voici quelle fut cette vision : Il lui sembla qu’il voyait Onias, qui avait été grand-prêtre, étendre ses mains. et prier pour tout le peuple juif ; Onias, cet homme vraiment bon et plein de douceur, si modeste dans son visage, si modéré et si réglé dans ses mœurs, si agréable dans ses discours, et qui s’était exercé dès son enfance en toutes sortes de vertus :

13. Qu’ensuite avait paru un autre homme vénérable par son âge, tout éclatant de gloire, et environné d’une grande majesté ;

14. Et qu’Onias avait dit en le montrant : C’est là le véritable ami de ses frères et du peuple d’Israël ; c’est là Jérémie, le prophète de Dieu, qui prie beaucoup pour ce peuple, et pour toute la ville sainte :

15. Qu’en même temps Jérémie avait étendu la main, et donné à Judas une épée d’or, en lui disant :

16. Prenez cette épée sainte, comme un présent que Dieu vous fait, et avec lequel vous renverserez les ennemis de mon peuple d’Israël.

17. Étant donc excités par ces excellentes exhortations de Judas, qui étaient capables de relever les forces et d’animer le courage des jeunes gens, ils résolurent d’attaquer et de combattre vigoureusement les ennemis, afin que la force avec laquelle ils les pousseraient fit la décision de cette guerre, parce que la ville sainte et le temple étaient exposés à un grand péril.

18. Car ils se mettaient moins en peine pour leurs femmes, pour leurs enfants, pour leurs frères, et pour leurs parents ; mais la plus grande et la première crainte qu’ils avaient était pour la sainteté du temple.

19. Ceux qui demeuraient dans la ville étaient aussi dans une extrême inquiétude au sujet de ceux qui devaient combattre ;

20. Et lorsque tous s’attendaient à