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ce bon vieillard dont vous m’aviez parlé, vit-il encore ? se porte-t-il bien ?

28 Ils lui répondirent : Notre père, votre serviteur, est encore en vie, et il se porte bien. Et en se baissant profondément, ils l’adorèrent.

29 Joseph levant les yeux, vit Benjamin, son frère, fils de Rachel, sa mère, et il leur dit : Est-ce là le plus jeune de vos frères dont vous m’aviez parlé ? Mon fils, ajouta-t-il, je prie Dieu qu’il vous conserve et vous soit toujours favorable.

30 Et il se hâta de sortir, parce que ses entrailles avaient été émues en voyant son frère, et qu’il ne pouvait plus retenir ses larmes. Passant donc dans une autre chambre, il pleura.

31 Et après s’être lavé le visage il revint, se faisant violence, et il dit à ses gens : Servez à manger.

32 On servit Joseph à part, et ses frères à part, et les Egyptiens qui mangeaient avec lui furent aussi servis à part (car il n’est pas permis aux Egyptiens de manger avec les Hébreux, et ils croient qu’un festin de cette sorte serait profane).

33 Ils s’assirent donc en présence de Joseph, l’aîné le premier selon son rang, et le plus jeune selon son âge. Et ils furent extrêmement surpris,

34 en voyant les parts qu’il leur avait données, de ce que la part la plus grande était venue à Benjamin : car elle était cinq fois plus grande que celle des autres. Ils burent ainsi avec Joseph, et firent grande chère.



OR Joseph donna cet ordre à l’intendant de sa maison, et lui dit : Mettez dans les sacs de ces personnes autant de blé qu’ils pourront en tenir, et l’argent de chacun à l’entrée du sac ;

2 et mettez ma coupe d’argent à l’entrée du sac du plus jeune, avec l’argent qu’il a donné pour le blé. Cet ordre fut donc exécuté.

3 Et le lendemain dès le matin on les laissa aller avec leurs ânes chargés.

4 Lorsqu’ils furent sortis de la ville, comme ils n’avaient fait encore que peu de chemin, Joseph appela l’intendant de sa maison, et lui dit : Courez vite après ces gens ; arrêtez-les, et leur dites : Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ?

5 La coupe que vous avez dérobée, est celle dans laquelle mon seigneur boit, et dont il se sert pour deviner. Vous avez fait une très-méchante action.

6 L’intendant fit ce qui lui avait été commandé ; et les ayant arrêtés, il leur dit tout ce qu’il lui avait été ordonné de leur dire.

7 Ils lui répondirent : Pourquoi mon seigneur parle-t-il ainsi à ses serviteurs, et les croit-il capables d’une action si honteuse ?

8 Nous vous avons rapporté du pays de Chanaan l’argent que nous trouvâmes à l’entrée de nos sacs. Comment donc se pourrait-il faire que nous eussions dérobé et enlevé de la maison de votre seigneur de l’or ou de l’argent ?

9 Que celui de vos serviteurs, quel qu’il puisse être, à qui l’on trouvera ce que vous cherchez, meure ; et nous serons esclaves de mon seigneur.

10 Il leur dit : Que ce que vous prononcez soit exécuté. Ou plutôt, que celui qui se trouvera avoir pris ce que je cherche, soit mon esclave ; pour vous, vous en serez innocents.

11 Ils déchargèrent donc aussitôt leurs sacs à terre, et chacun ouvrit le sien.

12 L’intendant les ayant fouillés, en commençant depuis le plus grand jusqu’au plus petit, trouva la coupe dans le sac de Benjamin.

13 Alors avant déchiré leurs vêtements et rechargé leurs ânes, ils revinrent à la ville.

14 Juda se présenta le premier avec ses frères devant Joseph,qui n’était pas encore sorti du lieu où il était ; et ils se prosternèrent tous ensemble à terre devant lui.

15 Joseph leur dit : Pourquoi avez-vous agi ainsi avec moi ? Ignorez-vous qu’il n’y a personne qui m’égale dans la science de deviner les choses cachées ?

16 Juda lui dit : Que répondrons-nous à mon seigneur ? Que lui dirons-nous, et que pouvons-nous lui représenter avec quelque ombre de justice pour notre défense ? Dieu a trouvé l’iniquité de vos serviteurs. Nous sommes tous les esclaves de mon seigneur, nous et celui à qui on a trouvé la coupe.

17 Joseph répondit : Dieu me garde d’agir de la sorte ! Que celui qui a pris ma coupe soit mon esclave ; et pour vous autres, allez en liberté retrouver votre père.

18 Juda s’approchant alors plus près de Joseph, lui dit avec assurance : Mon seigneur, permettez, je vous prie, à votre serviteur de vous adresser la parole, et ne vous mettez pas en colère contre votre esclave : car après Pharaon, c’est vous qui êtes

19 mon seigneur. Vous avez demandé d’abord à vos serviteurs : Avez-vous encore votre père ou quelque autre frère ?

20 Et nous vous avons répondu, mon seigneur : Nous avons un père qui est vieux, et un jeune frère qu’il a eu dans sa vieillesse, dont le frère qui était né de la même mère est mort : il ne reste plus que celui-là, et son père l’aime tendrement.

21 Vous dîtes alors à vos serviteurs : Amenez-le-moi, je serai bien aise de le voir.

22 Mais nous vous répondîmes, mon seigneur : Cet enfant ne peut quitter son