Page:Lemaistre de Sacy - Nouveau testament, Mons, 1667, vol 1.djvu/38

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VII. Suivant cette maniere c’est l’expression la plus claire qui se trouve dans le texte, & l’expression littérale ne demeure qu’à la marge. Mail on a suivi en d’autres rencontres une conduite toute contraire ; & lorsque le désir d’éclaircir le sens auroit obligé de s’écarter trop des paroles de l’Ecriture, & qu’on a appréhendé que cela ne ressentist la paraphrase on s’est contenté de mettre dans le texte une expression conforme à la lettre, qui n’est pas néanmoins tout-à-fait obscure ; & l’on a mis à la marge l’explication du sens qui en oste la difficulté.

VIII. On trouve encore dans les marges une autre sorte de notes qui ne marquent proprement ni la lettre ni l’explication du sens, mais seulement ou une autre maniere de traduire les mêmes paroles, dont on laisse les lecteurs juges, pour choisir celle qui leur plaira davantage ; ou un autre sens qu’elles renferment, ce qui est beaucoup plus considerable. Car il est certain en général qu’une des plus grandes difficultez qui se rencontrent dans la traduction de l’Ecriture est que la parole de Dieu est en cela même beaucoup au dessus de celle des hommes qu’elle enferme divers sens dans sa profondeur & dans son obscurité ; & qu’ainsi lorsqu’on la traduit dans une langue comme la nostre, qui ne souffre pas ces expressions suspenduës, il arrive par nécessite qu’en la déterminant à un sens particulier, on en exclut d’autres, dont elle estoit susceptible dans le latin ou dans le grec. Mais il est certain aussi que l’Eglise n’a pas cru qu’on se dust entierement arrester à cette difficulté, puisqu’elle iroit à interdire généralement toute sorte de versions : estant visible que les versions Grecques & Latines du vieux Testament determinent & retranchent plusieurs sens de